Épargne des jeunes : entre tradition et modernité, un équilibre fragile

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2/17/20254 min temps de lecture

a person stacking coins on top of a table
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Une étude AG2R LA MONDIALE, AMPHITÉA et le CERCLE DE L’ÉPARGNE sur les jeunes et leur rapport à l’épargne met en lumière les priorités des moins de 35 ans sur la gestion de leurs finances personnelles afin de préparer leur avenir financier.
Voici les grandes lignes et les chiffres clés ci-dessous.

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Épargne des jeunes : entre tradition et modernité, un équilibre fragile

Dans un contexte économique marqué par l’inflation, la précarité de l’emploi et les incertitudes liées aux retraites, les jeunes Français (moins de 35 ans) adoptent des stratégies d’épargne hybrides. Entre placements traditionnels et nouvelles formes d’investissement, leur comportement reflète un pragmatisme mêlé d’une volonté d’adaptation aux enjeux économiques et sociétaux.

Un accès au patrimoine contraint par la précarité

L’édification d’un patrimoine reste un défi pour les jeunes générations, largement impactées par la précarité professionnelle. En 2023, le taux de chômage des 15-24 ans s’élevait à 17,2 %, soit plus du double de la moyenne nationale (7,3 %). À cela s’ajoute une forte concentration des jeunes dans des emplois précaires (CDD, intérim, temps partiel subi), qui limite leur capacité à épargner de manière continue.

Cette instabilité économique impacte directement leur patrimoine financier. En moyenne, les moins de 30 ans disposent de 71 200 € de patrimoine brut, soit près de 4,5 fois moins que la moyenne des Français. Ce retard s’explique également par des conditions d’accès au crédit immobilier plus strictes, avec un apport personnel souvent jugé insuffisant pour l’achat d’un premier bien.

Des choix d’épargne dictés par la sécurité et la liquidité

Face à ces contraintes, les jeunes privilégient les placements liquides et sécurisés. Le Livret A reste leur premier choix : 89 % des moins de 30 ans en détiennent un. Son accessibilité, son rendement amélioré avec la hausse des taux et sa sécurité en font un incontournable pour une majorité d’épargnants.

L’assurance vie, quant à elle, séduit de plus en plus cette tranche d’âge, avec 22 % de détention chez les moins de 30 ans et 33 % chez les trentenaires. Son cadre fiscal avantageux et la possibilité de panacher entre fonds euros sécurisés et unités de compte dynamiques en font un produit adapté à une diversification progressive de l’épargne.

Par ailleurs, l’immobilier reste un objectif majeur. 65 % des 18-24 ans et 63 % des 25-34 ans considèrent l’investissement dans la pierre comme une priorité, malgré des conditions d’accès de plus en plus complexes. Faute de pouvoir acheter en direct, certains se tournent vers les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier), permettant d’investir dans la pierre avec un ticket d’entrée plus bas et sans contrainte de gestion.

Une appétence croissante pour les placements dynamiques

Si les jeunes se montrent prudents, ils sont aussi plus enclins que leurs aînés à prendre des risques pour maximiser leurs rendements. En 2024, 58 % des 18-24 ans et 48 % des 25-34 ans jugent intéressant d’investir en Bourse, contre seulement 43 % des Français en moyenne.

Cet engouement pour les marchés financiers s’explique par plusieurs facteurs : la démocratisation des plateformes d’investissement en ligne, l’influence des réseaux sociaux et la perception d’un rendement plus attractif par rapport aux produits d’épargne traditionnels. De fait, la part des moins de 35 ans parmi les investisseurs actifs sur les marchés actions a doublé en cinq ans, passant de 7,6 % en 2018 à 17 % en 2023.

Les cryptomonnaies suscitent également un fort intérêt, notamment chez les 18-24 ans, dont 35 % considèrent ce type d’investissement comme attractif. Cependant, l’Autorité des marchés financiers (AMF) met en garde contre une surexposition aux risques, d’autant plus que cette catégorie d’investisseurs est plus vulnérable aux arnaques financières.

L’épargne verte, un engagement générationnel

Les jeunes épargnants se distinguent par leur sensibilité aux enjeux environnementaux et sociaux. 58 % des moins de 35 ans et 61 % des 18-24 ans privilégient les placements responsables, contre seulement 44 % pour l’ensemble de la population. Cette tendance se traduit par une demande croissante pour des fonds ISR (Investissement Socialement Responsable) et des obligations vertes, bien que leur accessibilité et leur rendement restent parfois en deçà des attentes.

En parallèle, les jeunes sont plus favorables aux mesures incitatives visant à orienter l’épargne vers des investissements durables. 43 % des 18-24 ans soutiennent une fiscalité plus avantageuse pour les placements verts, tandis que 30 % prônent une taxation accrue des investissements dans les énergies fossiles.

Le PER : un outil d’anticipation face à la réforme des retraites

Face aux incertitudes liées aux retraites, le Plan d’Épargne Retraite (PER) gagne en popularité. En 2024, il est le troisième placement préféré des Français après l’assurance vie et le Livret A. Chez les 18-24 ans, 62 % estiment qu’il est intéressant d’y investir, et 13 % en possèdent déjà un.

Le succès du PER s’explique par sa flexibilité : il permet de préparer sa retraite tout en offrant la possibilité de récupérer son capital pour l’achat d’une résidence principale. De plus, il offre des avantages fiscaux attractifs, rendant son adoption progressive chez les jeunes générations.

Entre prudence et audace, une génération qui adapte ses stratégies

L’étude d’AG2R La Mondiale révèle que les jeunes épargnants français naviguent entre tradition et innovation. Face à un environnement économique incertain, ils privilégient les placements sécurisés comme le Livret A et l’assurance vie, tout en s’ouvrant progressivement à des investissements plus risqués, tels que les actions, les cryptomonnaies et les ETF.

Leur engagement envers l’épargne verte et leur attrait pour les PER témoignent d’une volonté d’anticiper l’avenir, malgré des contraintes économiques bien réelles. Si leur patrimoine reste limité, leur appétence pour les nouvelles formes d’investissement laisse entrevoir une évolution des pratiques financières à long terme. Reste à savoir si ces choix seront payants face aux défis macroéconomiques à venir.

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N'hésitez pas à consulter l'étude complète en cliquant ici : https://presse.ag2rlamondiale.fr/assets/etude-complete-pdf-fb3c7-3a203.html