Fundora : la démocratisation (programmée) du private equity dès 100 €
MÉTAUX ET ALTERNATIFSBOURSE ET ENTREPRISES
5/22/20252 min temps de lecture
Dans un marché de l’épargne dominé par l’immobilier et les ETF, une niche historiquement réservée aux ultra-riches est en passe de se transformer. Le private equity, longtemps inaccessible au grand public en raison de tickets d’entrée élevés et de contraintes réglementaires, s’ouvre désormais aux particuliers via Fundora, une nouvelle plateforme française qui entend bousculer les codes à partir de… 100 euros.
Le capital-investissement : entre performance et opacité
Le private equity, ou capital-investissement, regroupe les fonds dédiés au financement de sociétés non cotées — en phase d’amorçage, de croissance ou de transmission (LBO). Cette classe d’actifs, prisée des investisseurs institutionnels et des grandes fortunes, affiche des rendements historiquement supérieurs aux marchés cotés. En contrepartie : un horizon long terme (5 à 10 ans), une liquidité quasi nulle, et une exposition au risque plus marquée.
Les particuliers n’y avaient accès que via des FCPI/FIP (à vocation fiscale), ou des fonds spécialisés proposés par des banques privées, souvent à partir de 100 000 euros.
Fundora : trois fonds pour débuter et une stratégie de diversification
Créée en 2023 et lancée officiellement le 22 mai 2025, Fundora ambitionne de casser cette barrière. Portée par trois entrepreneurs — Bradley Lafond, Alan Huet et Loïc Melane — la plateforme est née d’un constat simple : le désir croissant des particuliers d’investir dans l’économie réelle. La promesse : un accès à des fonds institutionnels à partir de 100 €, avec un système de gestion sous mandat.
La sélection des actifs est assurée par la société de gestion agréée Sanso Longchamp AM, tandis que Fundora agit en tant que conseiller en investissements financiers (CIF), sous supervision de l’AMF.
Pour son lancement, Fundora propose une sélection restreinte mais ciblée de trois fonds :
Un fonds américain en capital-risque spécialisé dans l’intelligence artificielle,
Un second, également US, axé sur des entreprises technologiques en phase de développement,
Un troisième, européen, centré sur le secteur santé.
Les placements sont répartis sur des zones géographiques diversifiées (Europe de l’Ouest et du Nord, États-Unis, Royaume-Uni), avec des horizons de détention compris entre 5 et 10 ans.
Les frais, bien que présents, restent contenus :
2 à 3 % de frais de structuration (à l’entrée),
1,2 à 1,7 % de frais de gestion annuels, partagés entre Fundora et Sanso Longchamp.
Un positionnement fintech ambitieux
Installée à Orléans mais opérant depuis Neuilly-sur-Seine, Fundora emploie actuellement neuf personnes et prévoit deux recrutements supplémentaires. La société, soutenue par Bpifrance Centre-Val de Loire (250 000 €) et quelques business angels (levée de 300 000 €), vise une collecte de 1 à 2 millions d’euros par mois, avec l’objectif d’atteindre 5 millions d’euros à fin 2025.
À terme, Fundora entend proposer un nouveau fonds chaque mois, tout en élargissant ses allocations dans les véhicules existants.
D’un point de vue technique et réglementaire, le modèle Fundora est robuste. Mais il faudra convaincre un public peu habitué à s'engager sur une décennie, dans des actifs illiquides et structurellement opaques. Le reporting fourni reste sommaire, et le pari repose sur la confiance dans la gestion déléguée.
À 100 €, le risque reste mesuré — mais le private equity n’est pas un livret A. Si Fundora tient ses promesses, elle pourrait bien ouvrir la voie à une nouvelle ère d’épargne alternative, en rendant enfin le non-coté… visible.
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